Rotterdam, marathon festif…
Par Marc Vanderlinden
Rotterdam a toujours été magique pour moi. Ce n'est pas loin, il y fait toujours beau, le parcours est performant et varié et le public très chaleureux. En plus, c'est la fête sur tout le parcours, des sonos de musique électronique et/ou de chansons populaires bien Hollandaises, ou encore des groupes de rock boostent les participants tous les deux kilomètres environ !
Avec Jonathan Goldwasser et Mihai Baja, nous avons traversé la frontière samedi et dormions à l'hôtel. Mon ambition était de passer sous les 200 minutes. C'est ainsi que le lendemain, j'ai de suite trouvé le tempo de 4'44/km. Je me posais néanmoins beaucoup (trop) de questions, me demandant si ce n'est pas le marathon de trop !
Mon ami Vincent Nopre m'a offert ce dossard alors que je n'ai aucune préparation. Mais bon, la grenouille impériale pensait avoir encore trente ans et même sans longues sorties ou blocs de tempo marathon, ça devrait aller, du moins le pensais-je! Au 21e, parfait! 1h40 PILE ! Mais déjà du 21 au 25, je tournais à du 5'00/km.
Après, c'était un mélange entre doutes et pensées extrêmes : au 27e, je passe devant l'hôtel où nous logions (et ce n'est jamais bon)…
Que faire ? arrêter, prendre ma douche et attendre mes amis sur la ligne d'arrivée ? J'en avais le temps. Parfois, j'ai dû stopper une bonne minute pour masser mon pied gauche, toujours récalcitrant après 20-25km. Mais ça n'a (heureusement) rien de comparable avec 2019 avec mes 3h56 et beaucoup d'arrêts suite à ce problème mécanique de ce pied victime d'aponévroses et épine calcanéenne bien embêtante.
La suite, le pont Erasmus et le tunnel qui suit. Après, j'en verrai le bout et j'oublierai cette idée d'abandon. Néanmoins une seconde fois, ça encore frôlé mon esprit car le 30e et le 40e sont l'un en face de l'autre et je voyais les marathoniens terminant alors que ça commence à peine pour le vieux crapaud que je suis. A cet endroit, l'envie d'attendre mes deux comparses m'est revenue, terminer avec eux et basta, je souffrais trop ! Allez, Marc, la grenouille est plus forte que le crapaud. Elle en bave encore plus car c'est dans ses gênes, il faudra continuer !
Je suis sur une base de 3h30 en résistant comme je le peux à du 5'15/km. Au 35e, je commence à mieux respirer, sachant que les 4 dernières bornes sont relativement faciles et en léger faux plat descendant. Et puis, ce public qui vous soulève, que vous soyez premier ou dernier, Rotterdam est une réelle fête. J'en ai vu des images défiler, des pensées diverses me traverser l'esprit, telles que j'ai cette chance de me payer un marathon, ou que je suis entouré de cette jeunesse sportive qui galope de plus belle ! Et puis, ces adorables Rotterdamois qui me crient des "Vincenze, Vicenze".
Au 40e, j'ai progressivement accéléré vers le 4'30/km pour terminer en 3'31'10 à … 11,99km/h de moyenne ! Je ne franchirai pas le mur des 12 pour cette fois mais j'ai pulvérisé mon record en V3 de 25 minutes (rires). En retournant vers l'hôtel, j'apprends que Mihai réalise 3'08'11, s'améliorant de 10 minutes. Enorme ! Bien aidé par Jonathan tout le long du marathon, il a fait une course progressive parfaite, avec un très bon négative split ! C'est avec des sensations comme ça que je continuerai. Je ressens bien "l'âge de mes artères" mais je ne me décourage pas. Malgré la diminution des performances, je reste dans les normes. Et quand bien même, surtout, surtout, je continue grâce à ce club, grâce à ces amis qui prolongent ma carrière ! Go! :) Go! :) Go! :)
Marc