Stage trail Abondance
Par Guillaume
Plantons le décor
C’est dans le village d’Abondance, mondialement connu pour son fromage, que nos deux coaches nationaux, Jeanjean et Vivi (Virgile), ont décidé d’emmener les crabes (et Marc) pour le stage de cet été. Pour ceux qui n’ont jamais entendu parler de l’endroit, voici quelques mots clés qui permettent de planter le décor : lacs, raidards, panoramas, raidards, bouquetins et raidards.
Lors d’une semaine de repérage plus tôt dans l’année, nos deux coaches avaient fait la rencontre d’Annie, femme de caractère et tenancière d’un charmant petit hôtel pas piqué des hannetons au beau milieu du village.
Arrivée
C’est au compte-goutte et sous un soleil de plomb que, le 20 juillet, les titulaires d’un ticket d’or pour le stage (tout est parti en l’espace de quelques heures tout de même…) sont arrivés sur place.
Comme l’an passé, Emilien s’est illustré dans l’organisation de son voyage. Un peu trop optimiste quant à l’autonomie de son nouveau bolide, lui et ses passagers ont été contraints de faire le plein à pied à l’aide de bidons métalliques pour parer à la panne sèche survenue au bord de l’autoroute. Pendant ce temps-là, les premiers arrivaient inauguraient la superbe terrasse d’Annie, une bière à la main.
Quelques heures plus tard, le groupe au complet se retrouvait autour d’un repas revigorant préparé par notre chère Annie qui, il faut le dire, fut très surprise d’apprendre ce qu’était un végétarien et que certaines personnes ne mangeaient pas de gluten.
Après un briefing de nos deux coaches et de notre Prez’ sur l’organisation du séjour et des tracés du lendemain, les plus fatigués du groupe s’en sont allés rejoindre les bras de Morphée tandis que les plus motivés s’attaquèrent au stock de Récup’ du club.
J1 – Un jour de trail sous le joug des éléments
Avant de plonger dans le déroulement de la journée, le petit-déjeuner proposé par Annie et digne des plus grands palaces parisiens méritait bien quelques lignes. Au matin (et ce tous les jours), plateau fromage, viennoiseries, tartinades, œufs, pâtisseries en tout genre et brioches unissaient leur force pour satisfaire nos estomacs. Même Vivi dut déclarer forfait devant le plateau de tranche de brioches.
Pour cette première journée, la météo était très incertaine. Soucieux de notre sécurité, nos deux vieux loups de la montagne avaient prévu un départ très matinal avec des tracés réduits de sorte à être rentrés pour midi. Une des alternatives, supervisée par Virgile, passait par le lac de Tavaneux tandis que le reste du groupe, mené par Jean-Jean optait pour une balade plus plate dans les forêts environnantes. C’est donc aux aurores et après un petit-déjeuner gargantuesque qui mit tout le monde d’accord (même Virgile), que nous nous sommes mis en route.
Finalement, la météo, plus clémente que ce que les prévisions en disaient, permit au groupe de faire une deuxième sortie l’après-midi. Alors que l’essentiel du groupe avait décidé de se lancer dans l’ascension du Linleu en marchant, une poignée de valeureux décidèrent d’entreprendre un kilomètre vertical sur le Mont de Grange culminant à 2432m.
La nature reprit cependant ses droits en fin d’après-midi : nos champions furent contraints d’avorter leur projet d’ascension verticale à mi-chemin et nos marcheurs confrontés à une purée de pois d’une intensité rare.
Finalement, le groupe a bien pu profiter de cette première journée qui a parfaitement joué son rôle de mise en bouche pour la suite et qui fut clôturée avec une délicieuse fondue au fromage dont seule Annie a le secret et un quizz enflammé concocté par le Prez’ (c’était chaud, bières à la clé !!).
J2 – Automne canadien en montagne
Pour cette deuxième journée, supposée ensoleillée, Jean-jean nous avait concocté deux parcours, l’un de 26km avec 2300 de D+ qui, après avoir fait le tour du Mont Brion emmenait le groupe des courageux vers le lac de Montriond et l’autre qui après avoir atteint la première crête, aux alentours du Roc de Tavaneuse repiquait vers le parking de départ.
Le groupe qui opta pour l’option longue décida de faire la pause de midi autour du lac qui, dans une atmosphère brumeuse et bordé de falaises couvertes de sapins, transporta les braves traileurs aux fins fonds de Terre-Neuve-et-Labrador.
Une fois tous rentrés, la routine quotidienne se mit en route : apéro – repas trois étoiles de notre chère Annie – briefing – soirée jeux/papote – dodo.
Lors du briefing de ce soir-là, Jean-Jean, après nous avoir avoué, dans un moment de grande complicité, concevoir les tracés complètement nu chez lui, promit du grand spectacle pour les paysages du lendemain avec, en prime, le retour du soleil.
J3 – Jean-jean envoie la sauce sous le retour du soleil
Et comme l’avait très justement prédit notre Merlin à nous, c’est sous un doux rayon de soleil que le groupe se mit en route le lendemain, depuis le village voisin de La-Chapelle-d’Abondance, pour un programme alléchant : vues sur le Léman (en effet, on ne dit pas lac Léman car cela revient à dire deux fois lac dans le patois local), quelques passages gazeux (c’est un terme d’alpinisme qui veut dire qu’en fait on passe, l’espace de quelques instants, du trail à l’escalade) et, en guise de cerise sur le gâteau, les Crêtes du Vélan, les plus belles d’Europe : un moment de funambulisme au beau milieu des bouquetins (payés grassement par Jean-Jean pour être présents lors de notre passage) et des sommets verdoyants alentours. Bref, un régal !
La sortie se termina, comme d’habitude, autour d’une armée de bières, au pied des Crêtes, sur la terrasse d’un chalet, aux alentours du parking de départ.
J4 – Un vrai faux petit break
Après trois jours de trail où les plus courageux du groupe avaient déjà cumulé presque 70km et 7500 de D+, nos GO’s préférés avaient jugé bon de prévoir un jour de break. Sarah avait sauté sur l’occasion pour proposer un programme chargé en adrénaline avec une via ferrata le matin suivie d’une descente de canyoning. D’autres décidèrent d’enfourcher des VTT et de partir explorer la région frontalière franco-suisse alors que d’autres encore optèrent pour un après-midi nudisme sur les rives du Léman (oui oui, on dit bien Léman et pas lac Léman…). Tonton (Olivier Vandentempel), quant à lui, décida de prendre le bus jusqu’au lac pour revenir à pied à l’hôtel (ouais… bizarre mais il a dit que c’était beau !).
J5 – On brise le plafond de verre !
La région comptait deux sommets majeurs de plus de 2400m que, jusqu’à ce jour 5, on n’avait pu admirer que de loin : Les Cornettes de Bise et le Mont de Grange. Une poignée de courageux s’était bien attaquée au Mont de Grange mais avait dû renoncer face aux conditions météos menaçantes.
Il était donc temps d’en finir ! Revigorés après une journée de pause et armés de nos plus beaux bâtons (sauf Jean-Jean), nous nous attaquâmes au tracé d’environ 25km (avec des coupes et des rallonges pour les fatigués et les motivés) qui, en guise d’apothéose, nous faisait passer au sommet des Cornettes de Bise. Sébastien, très motivé ce jour-là, décida quant à lui de faire, seul, des allers-retours sur certaines sections du parcours pour un total de plus de 30 bornes (le même genre de délires solos que celui de Tonton la veille…).
Encore une fois, des paysages à couper le souffle tout au long de la journée avec des panoramas de 180° sur le Léman (oui oui on ne dit pas le Lac Léman mais juste Léman…) et des vues directes et dégagées sur le Mont Blanc. Incroyable !
Ce soir-là, coach Vivi avait prévu une petite surprise… Tout sourire et après s’être mystérieusement absenté pendant une quinzaine de minutes, il déclara sa « chasse au trésor » ouverte. Après avoir résolu une succession d’énigmes soigneusement élaborées par notre Kiki ixellois, les concurrents se retrouvèrent à fouiller les alentours de l’église du village pour, finalement, voir Emilien triompher et remporter un bon d’achat pour du matériel de sport, au grand dam de Sarah qui avait tout donné dans la course.
J6 – Ascension finale et fiesta de clôture.
Pour terminer cette semaine en beauté, le programme était de s’attaquer au roi des sommets de la région : le Mont de Grange. Pour cette dernière sortie, le groupe prit le bus jusqu’à Châtel, le village diamétralement opposé à Abondance par rapport au Mont de Grange, où la sortie débuta. Naturellement, quelques groupes se formèrent en fonction des allures (et donc du jus restant) de chacun.
Au sommet, une nouvelle vue superbe sur les Cornettes de Bise au sommet desquelles nous étions la veille.
A l’arrivée, chaque petit groupe arriva à tour de rôle dans une ambiance de ligne d’arrivée UTMB, sous les acclamations de ceux restés à l’hôtel, épuisés par les péripéties des jours précédents et par ceux qui les avaient précédés.
Pour cette dernière après-midi, chacun vaqua à ses occupations pendant que le Prez’ et les coaches nous préparaient une dernière soirée dantesque et que Klaas cherchait désespérément les câbles adaptés à ses enceintes pour organiser le premier Tomorrow Land savoyard sur la terrasse d’Annie.
Rendez-vous fut fixé à 18h sur la terrasse pour le coup d’envoi de cette ultime soirée. C’est autour d’un petit apéro offert par le club que, à la surprise de tous et après que le Prez’ se soit fendu d’un superbe speech ponctué de gentils mots adressés à chacun des participants, que les coaches annoncèrent l’ouverture de la cérémonie de remise des prix du séjour. Les minutes qui suivirent furent intenses en émotions, ponctuées de remerciements, rires et échanges de cadeaux et de compliments.
Le séjour se termina sous une pluie de bières et autour d’un repas gargantuesque d’anthologie avec, encore une fois, Annie et sa crew d’enfer aux fourneaux. Si tu lis ces lignes, Annie, on t’aime !
Disclaimer
Bien sûr, il m’est impossible de couvrir l’intégralité des anecdotes, tous les fous-rires et les exploits de chacun. De l’appétit dévastateur de Luc au retour de chacune des sorties aux voix de dessins animés que Faustine prend pour parler à Jean-Jean en passant par l’énergie débordante de Judith, les t-shirts imitation smoking des serveurs de l’hôtel, les coups de sang d’Annie ou le genou récalcitrant de Joe, je ne saurais par où commencer.
Quand bien même, je déciderais d’y consacrer les cinquante pages requises pour ce faire, il y en a certainement dont moi, auteur de cette modeste contribution, ne suis pas au courant ou omettrais de relayer.
Quoi qu’il en soit, cette semaine fut riche en efforts, en transpiration, en soleil, en binouzes, en éclats de rire, en bonnes choses à manger, en échanges et en moments de qualité. La magie RCB-GAL a vraisemblablement, encore une fois, opéré sur tout le monde. Chacun, sauf peut-être Marc qui trouvait ça trop « montagne », gardera un souvenir positif indélébile de ces quelques jours au cœur des Alpes.
Quel bonheur d’être un crabe !
Vivement la prochaine aventure crabesque !
Guillaume